Alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) convoque un sommet extraordinaire ce jeudi 13 mars 2025. Cette réunion, qui se tiendra en visioconférence sous la présidence d’Emmerson Mnangagwa, vise à réévaluer l’engagement de la force régionale en RDC et à définir de nouvelles orientations face aux défis rencontrés sur le terrain.
Un mandat en question face aux réalités du terrain
Déployée officiellement pour appuyer l’armée congolaise contre les groupes armés, la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) s’est retrouvée confrontée à une résistance plus forte que prévue. La récente chute de Goma face aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa, a mis en lumière les limites de cette force régionale. Ce sommet devrait donc examiner les options possibles, notamment un renforcement du mandat de la SAMIDRC ou une refonte stratégique de son intervention.
La diplomatie congolaise entre Luanda et Nairobi
Sur le plan diplomatique, le gouvernement congolais continue de privilégier le processus de Luanda sous la médiation du président angolais João Lourenço, tout en gardant un œil sur les négociations de Nairobi. La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a récemment insisté sur la nécessité d’une coordination entre ces deux initiatives sous l’égide de l’Union africaine, afin d’éviter une dispersion des efforts.
Le président Félix Tshisekedi, qui s’est rendu à Luanda ce mardi, cherche à rallier davantage d’acteurs régionaux autour d’une solution collective et cohérente. Son objectif : obtenir un engagement ferme des partenaires africains et internationaux pour contrer l’agression que subit son pays.
Un test important pour la SADC ?
Ce sommet extraordinaire représente un moment clé pour la SADC, dont la crédibilité est en jeu. Alors que l’Afrique de l’Est, avec la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), a vu son intervention militaire se solder par un échec diplomatique, la SADC doit prouver qu’elle peut faire mieux.
La RDC, qui compte sur cette force régionale pour stabiliser l’Est, attend des décisions concrètes qui permettront à la SAMIDRC d’inverser la dynamique actuelle. Entre pressions militaires sur le terrain et enjeux diplomatiques, ce sommet pourrait redéfinir l’approche sécuritaire dans la région.
CB