L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence ce mardi 18 mars depuis Johannesburg, en Afrique du Sud. Rejetant catégoriquement les accusations l’impliquant dans la crise sécuritaire à l’Est du pays, il appelle à une solution endogène portée par les Congolais.
Des accusations infondées
Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulent sur une supposée implication de Joseph Kabila dans la résurgence du M23, groupe rebelle qui sème la terreur dans l’Est du pays. Face à ces allégations, l’ancien chef de l’État a réagi avec fermeté : « Ces accusations sont tout simplement infondées. La prochaine fois que vous les entendrez, demandez-leur des preuves concrètes », a-t-il déclaré en réponse à ses détracteurs.
Kabila rappelle qu’il a quitté le pouvoir en janvier 2019 de manière responsable, avec la conviction d’avoir contribué à la stabilité institutionnelle du pays. Cependant, six ans plus tard, il se dit préoccupé par la détérioration du climat sécuritaire.
Un Congo absent des décisions qui le concernent
Au-delà des accusations, Joseph Kabila dénonce une marginalisation des Congolais dans la recherche de solutions à la crise. Il critique le fait que les discussions sur l’avenir du pays se tiennent souvent à l’étranger, sans une véritable implication des acteurs nationaux.
« Tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais », a-t-il regretté, citant des discussions tenues à Nairobi et en Afrique du Sud sur la situation du pays.
Dans cette logique, il a récemment participé à une réunion réunissant des membres de l’opposition, de la société civile et de l’Église catholique, afin d’évaluer le rôle de chaque acteur dans la crise et d’explorer des pistes de sortie.
Appel à une introspection nationale
Alors que l’insécurité s’aggrave, Joseph Kabila appelle à un sursaut collectif. Plutôt que de se rejeter la faute, il exhorte les Congolais à une introspection pour identifier les causes profondes du mal qui ronge le pays.
« Il faut arrêter ce jeu de reproches où l’on pense que tout vient d’ailleurs. À un moment donné, nous devons nous demander si le problème ne vient pas de nous et comment nous, en tant que Congolais, pouvons y remédier », a-t-il insisté.
À travers cette sortie médiatique, Joseph Kabila tente de repositionner le débat sur la souveraineté du pays et la nécessité pour les Congolais de prendre en main leur destin, loin des influences extérieures. Reste à savoir si son message trouvera un écho auprès des dirigeants actuels et des différentes forces vives de la nation.
CB