Face à la montée des tensions entre la RDC et le Rwanda, l’Union africaine tente une nouvelle médiation. Réunie par visioconférence ce samedi 5 avril sous la présidence de João Lourenço, l’instance panafricaine a validé la désignation de Faure Gnassingbé comme médiateur dans la crise opposant Kinshasa et Kigali. Une initiative saluée par plusieurs diplomates africains qui y voient une « occasion unique de ramener la confiance entre deux pays frères ».
Le président togolais, connu pour sa discrétion et ses talents de négociateur, n’a accepté ce rôle qu’après avoir obtenu l’aval formel de l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. « La situation est complexe, mais des avancées réelles ont été réalisées, grâce à la convergence de ces processus de paix », a déclaré João Lourenço, en référence aux initiatives de Nairobi et de Luanda qui, jusqu’ici, peinent à produire des résultats durables.
Pour la Commission de l’Union africaine, cette nomination incarne une nouvelle stratégie axée sur la responsabilisation continentale. « La Commission suivra de près l’évolution de cette médiation, en collaboration avec les autorités africaines compétentes », a assuré Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission, tout en appelant les parties à un « dialogue sincère et constructif ».
Ce geste diplomatique marque surtout un repositionnement de l’Afrique sur ses propres crises. En confiant cette mission délicate à un chef d’État africain, l’UA veut démontrer que « les solutions africaines aux problèmes africains » ne sont pas qu’un slogan, mais une voie crédible à explorer. Reste à savoir si Kinshasa et Kigali accepteront de s’engager réellement dans ce processus, au-delà des symboles.
CB