Alors que les conflits fonciers ne cessent d’alimenter les tensions sociales en République démocratique du Congo, le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, tape du poing sur la table. Dans une déclaration relayée le jeudi 17 avril, il a lancé un avertissement ferme aux auteurs de spoliations immobilières, dénonçant une situation devenue « alarmante » et qui « mine la paix sociale tout en compromettant le développement harmonieux de nos villes ».
D’après le ministre, la majorité des plaintes enregistrées au sein de son cabinet concernent des cas de spoliation foncière, révélant l’ampleur d’un phénomène nourri par des réseaux mêlant corruption, faux documents et complicités dans l’administration publique. « Il est temps que les spoliateurs fassent preuve de responsabilité et rendent compte de leurs actes », a-t-il martelé, annonçant la mise en place d’un dispositif de réponse rigoureux.
Constant Mutamba a ainsi accordé un délai de sept jours aux auteurs présumés de spoliations pour restituer, de leur plein gré, les biens immobiliers acquis illégalement. « Passé ce délai, des mesures fermes seront prises, notamment l’arrestation des contrevenants et la récupération forcée des biens spoliés », a-t-il prévenu, dans ce qui s’apparente à un avertissement sans appel.
Souhaitant impliquer la population dans cette lutte, le ministre a également invité les citoyens à collaborer avec la commission de consultation populaire, « disponible pour orienter, assister et recevoir toute dénonciation d’abus ». Une démarche qui vise, selon lui, à restaurer l’autorité de l’État et redonner confiance aux victimes dans un système judiciaire souvent critiqué pour son laxisme.

CB