Espérant Fundatela Sakivuvu et Shekinah Mukanu Mbanza ne sont pas des inconnus dans le paysage politique congolais. Fondateurs de l’association Société Savante (SOSA) et membres actifs du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), ce couple dynamique a longtemps été une force vive dans le Kongo Central. Aujourd’hui, leur parcours prend un tournant dramatique : fuyant leur pays à cause des pressions jugées injustes et dangereuses.

Loin de l’image d’un duo en fuite pour échapper à la justice, Sakivuvu et Mukanu se présentent avant tout comme des militants engagés, victimes d’un système devenu hostile à toute voix dissonante et le pays devient une jungle où la force financière peut innocenter un coupable et détruire une victime. Leur retrait brutal de la scène publique en 2021 et la réapparition discrète de SAKIVUVU en 2024 ont laissé place à une avalanche de spéculations, souvent déconnectées des réalités vécues par le couple.
Selon plusieurs proches, leur disparition ne serait pas liée à un quelconque délit, mais plutôt à des menaces croissantes et à une répression politique ciblée à l’encontre de figures du PPRD et de quelques têtes déplaisantes qui ont entouré le gouverneur honoraire du kongo central, dans un contexte national marqué par la fragilisation de l’opposition. Le climat tendu et les arrestations arbitraires récurrentes n’ont fait qu’accentuer leur sentiment d’insécurité.
Accusée, selon des sources officieuses, d’atteinte à la sûreté de l’État, Shekinah Mukanu n’a jamais pu bénéficier d’un procès équitable et serait de nos jours en cavale. Son compagnon, l’ingénieur Sakivuvu, aurait quant à lui été détenu pendant plusieurs mois avant d’être relâché sans charges claires. Ce traitement Illégal et opaque soulève des doutes sur les véritables intentions des autorités congolaises.
Ce couple, autrefois respecté pour ses prises de position en faveur de la jeunesse et de la bonne gouvernance, se voit désormais contraint à l’exil, privé de la possibilité de se défendre dignement sur leur propre sol. Un silence forcé qui contraste avec leur engagement passé, notamment dans des projets éducatifs et communautaires à Mbanza-Ngungu dans le Kongo central.
Le décès soudain de Maître Dibansa Nzuanda Alliance, avocat réputé et proche des Sakivuvu, en plein tourbillon judiciaire, vient assombrir davantage ce tableau. Pour beaucoup, il symbolise les dangers qui pèsent sur ceux qui s’opposent ou osent questionner le pouvoir en place.
Aujourd’hui, le couple cherche désespérément pouvoir y faire valoir leur vérité et retrouver leur liberté de parole. Ils dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques et plaident pour une protection face à un environnement devenu hostile.
Loin des clichés véhiculés sur leur disparition, leur histoire est celle d’une lutte pour la dignité, dans un pays où l’engagement politique peut vite devenir un fardeau. Ils n’ont jamais cessé de croire en une RDC plus juste et plus démocratique — mais leur sécurité ne peut plus être garantie.
Selon ses proches , L’ingénieur Espérant affirme ne pas fuir la justice même si certains évoquent une lettre ouverte qui appellerait à la révolte populaire dont l’association serait auteur par le canal de son fondateur . plutôt , il cherche un espace où la justice est encore synonyme de droit et non d’arbitraire. Ils lancent ainsi un appel aux organisations de défense des droits humains et aux États démocratiques : ne pas détourner le regard. Mais, aux dernières nouvelles, nous apprenons que depuis le 08 mai 2025, des nouvelles poursuites sont engagées contre le couple.
Face au silence des institutions congolaises, leur voix s’élève désormais à l’extérieur du pays. Et avec elle, l’espoir qu’un jour, il sera encore possible de servir son pays sans risquer sa liberté — ni sa vie.
Antoine Botshili