Dans un contexte de plus en plus tendu en République démocratique du Congo, Martin Fayulu a lancé ce lundi 2 juin un appel solennel à l’unité nationale. L’opposant historique, qui conteste toujours les résultats de la présidentielle de 2018, s’adresse directement au président Félix Tshisekedi pour proposer un dialogue sans détour face à ce qu’il qualifie de « crise existentielle ».
Loin des postures classiques d’opposition, Fayulu adopte une tonalité grave et résolument patriotique. Il alerte sur le risque d’un « effondrement du pays » si les acteurs politiques congolais persistent dans leurs divisions. « Vous avez le devoir de ne pas laisser notre génération être celle qui aura vu le Congo se désintégrer », a-t-il déclaré, exhortant Tshisekedi à une rencontre franche pour une sortie de crise.
Se défendant de toute ambition personnelle, Fayulu insiste sur l’urgence collective. Il précise ne pas chercher un compromis à son avantage, mais une solution pour le bien commun. « Oui, s’il faut mourir pour que le Congo renaisse, alors mourons. Mais que notre mort soit utile », a-t-il martelé, appelant à une mobilisation patriotique face à la gravité de la situation.
Dans un geste audacieux, l’opposant n’a pas hésité à interpeller également l’ancien président Joseph Kabila. Il lui a demandé de « quitter Goma », qu’il qualifie de « ville martyre », estimant qu’elle est « sous occupation avec la complicité de forces ennemies ». Une sortie qui vise directement les dynamiques politiques à l’est du pays, toujours en proie à l’insécurité.
Fayulu reproche à Kabila une forme de trahison nationale, affirmant que « l’Histoire ne pardonne pas les trahisons, encore moins celles faites à la patrie ». Pour lui, aucune stratégie ne peut justifier la présence de l’ancien président dans une région aussi sensible. Il l’appelle à faire preuve de responsabilité dans une période critique.
Alors que l’état du pays suscite de plus en plus d’inquiétudes, tant sur le plan sécuritaire que politique, l’opposant prône un sursaut national. Il invite les dirigeants actuels et anciens à mettre de côté les rivalités partisanes pour engager un véritable dialogue républicain.
La rédaction