Introduction
Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) espérait décrocher un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, le vote négatif de plusieurs pays voisins, dont le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda et le Congo-Brazzaville, interpelle. Une trahison pour certains, un révélateur de tensions profondes pour d’autres. Que cache ce rejet régional? Analyse.
Une fracture diplomatique entre voisins?
La scène s’est jouée discrètement dans les arcanes de la diplomatie onusienne, mais ses répercussions résonnent fort à Kinshasa. La RDC, forte de son poids géographique, de son potentiel stratégique et de sa contribution historique aux opérations de paix, visait un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Pourtant, à la surprise générale, plusieurs pays voisins, dont le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya et le Congo-Brazzaville, ont voté contre cette candidature.
Des voisins hostiles, une histoire lourde
Le cas du Rwanda est le plus connu. Depuis 1996, la présence militaire rwandaise et son soutien avéré à des groupes armés à l’est de la RDC ont coûté la vie à plusieurs millions de Congolais. En 2005, un rapport de l’ONU évoquait plus de 5 millions de morts liées aux conflits dans la région. Le Rwanda continue, jusqu’à aujourd’hui, de soutenir les rebelles du M23, semant le chaos dans le Nord-Kivu.
La RDC seule contre tous?
A travers ce vote, la RDC découvre – ou redécouvre – une vérité brutale : dans la géopolitique africaine, les alliances ne se forgent pas toujours sur la base de l’histoire, de la fraternité ou de la proximité géographique. Le poids des intérêts politiques, des influences extérieures et des rancunes historiques l’emporte souvent.
Une leçon de diplomatie à retenir
Pour Kinshasa, cet épisode doit être un électrochoc. Il ne s’agit pas seulement d’un revers à l’ONU, mais d’un signal diplomatique fort qui montre que la RDC doit renforcer ses alliances, défendre mieux ses intérêts et surtout ne plus compter naivement sur la solidarité africaine.
Conclusion : L’enfant’on frappe sans cesse finit par apprendre à se défendre
La RDC ne restera pas indéfiniment un géant aux pieds d’argile. Si ses voisins refusent aujourd’hui la main tendue, demain, ils devront composer avec un pays debout, fort et stratégiquement indispensable. La vraie réponse de Kinshasa ne viendra pas de la colère, mais d’un renforcement profond de son appareil diplomatique, économique et militaire.
Alain Baendo