Un nouveau scandale financier secoue les hautes sphères politiques congolaises, impliquant directement le ministre Mutamba. Ce dernier est désormais au centre d’une enquête pour détournement de fonds publics, après avoir attribué un contrat de plus de 38 millions de dollars à une entreprise dont l’existence réelle semble de plus en plus douteuse.
La société Zaion Construction, bénéficiaire du juteux marché pour la construction d’une prison à Kisangani, s’avère être une société écran. Selon les dernières découvertes du procureur de la République, les personnes désignées comme « associés » dans les statuts de l’entreprise sont introuvables, et font désormais l’objet d’avis de recherche émis par les autorités compétentes.
Les enquêteurs, dépêchés à Kisangani, ont constaté qu’aucun terrain n’avait été identifié ni préparé pour accueillir la future infrastructure carcérale. Une information confirmée par les services provinciaux du cadastre de la Tshopo, qui affirment qu’aucune procédure foncière n’a été initiée en lien avec ce projet.
Interrogé dans le cadre de cette affaire, le ministre Mutamba a déclaré qu’un site avait bel et bien été sélectionné, tout en reconnaissant qu’il ne l’a jamais visité et qu’il ne connaît pas sa localisation exacte. Une contradiction qui fragilise davantage sa défense.
Plus inquiétant encore, près de 19 millions de dollars avaient déjà été transférés sur le compte bancaire de Zaion Construction. Ce compte a pu être bloqué de justesse grâce à l’action rapide du CENAREF (Centre national des renseignements financiers) et du procureur, empêchant ainsi l’évasion des fonds publics.
Le procureur de la République estime que l’ensemble de ces éléments constituent des preuves solides d’un détournement organisé de fonds publics. Il a d’ores et déjà recommandé des poursuites judiciaires contre le ministre Mutamba, pointant une volonté manifeste de nuire à l’intérêt général.
CB