Dans une affaire qui a secoué l’opinion publique congolaise, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kinshasa/Matete, siégeant en chambre foraine, a rendu mardi 10 juin son verdict dans le procès en flagrance du meurtre de Célestin Kabasele Wampanga. L’homme, décédé vendredi dernier, avait été violemment passé à tabac par un groupe de jeunes dans des circonstances encore floues.
Au terme des audiences, le tribunal a reconnu neuf des onze prévenus coupables de meurtre et les a condamnés à la peine capitale. Les juges ont estimé que la brutalité des faits et les éléments du dossier justifiaient cette sentence, la plus lourde du code pénal congolais. L’émotion était palpable dans la salle au moment de l’énoncé du jugement.
En plus de la peine de mort, les condamnés devront verser solidairement des dommages-intérêts s’élevant à 1,8 million de dollars américains à la mère biologique de la victime, qui s’était constituée partie civile. Chaque condamné est ainsi redevable de 200.000 dollars, une somme symbolisant, selon la cour, la gravité irréparable du préjudice causé.
Deux des inculpés, Laurent Alomba Alomba et Mutombo Boy, ont été acquittés. Le tribunal a estimé qu’ils n’avaient pas participé à l’agression mortelle. Cette décision, saluée par leurs avocats, rappelle l’importance de la présomption d’innocence même dans les affaires les plus sensibles.
Ce verdict ne marque pas pour autant la fin du feuilleton judiciaire. En vertu du principe du double degré de juridiction, les neuf condamnés disposent de dix jours pour interjeter appel devant la Cour d’appel de Kinshasa/Matete. La procédure pourrait ainsi relancer le débat sur les circonstances du drame et les responsabilités individuelles.
Baromètre.cd