Un vent d’apaisement souffle sur le ministère de la Justice en République démocratique du Congo. Le ministre intérimaire, Samuel Mbemba, a entamé mardi 24 juin 2025 une série de consultations avec les syndicats des magistrats, dans le but de restaurer un climat de confiance, mis à mal par des mois de tension sous l’administration précédente.
Ces rencontres, qualifiées de « constructives » par les syndicats, visent à relancer le dialogue entre le ministère et les acteurs judiciaires, en particulier les magistrats. Selon le ministre, l’objectif est de remettre en marche un cadre de concertation durable, capable de renforcer l’administration de la justice dans le pays.
« Ces échanges ont porté sur la mise en place d’un cadre de concertation avec les syndicats et représentants des magistrats, pour qu’enfin nous puissions instaurer une franche collaboration », a déclaré Edmond Isofa, président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC), à l’issue de la rencontre.
Cette volonté de dialogue tranche nettement avec l’approche de Constant Mutamba, ex-titulaire du portefeuille de la Justice, dont les rapports avec les syndicats de magistrats avaient été particulièrement tendus. À plusieurs reprises, le SYNAMAC avait dénoncé une attitude jugée « populiste » et des déclarations perçues comme une remise en cause de l’indépendance des magistrats.
Sous l’ère Mutamba, ces derniers avaient été publiquement désignés comme responsables de l’inefficacité de la justice, sans que les causes systémiques – manque de moyens, interférences politiques, pressions hiérarchiques – ne soient abordées de manière structurelle.
Le changement de ton adopté par Samuel Mbemba est donc salué par les magistrats. Le SYNAMAC se félicite de cette ouverture, qu’il espère voir se traduire par des avancées concrètes : amélioration des conditions de travail, respect de l’indépendance judiciaire, et mise en œuvre d’un cadre de dialogue régulier et respectueux.
CB
