Alors que le documentaire sur la « guerre de six jours » de Kisangani débute sa diffusion en RDC et à l’étranger, des controverses surgissent autour du contrat liant la société DIVO à l’établissement public FRIVAO. Dans un contexte marqué par des rumeurs alimentées sur les réseaux sociaux, plusieurs voix saluent pourtant la transparence de l’entreprise congolaise dirigée par Deo Kasongo.
C’est un geste rare dans le monde des affaires congolais qui retient l’attention : DIVO a signalé de manière proactive un double paiement de 512.000 USD et a immédiatement entamé la procédure de remboursement. « Avoir reçu un double paiement de 512.000 USD, le signaler soi-même et commencer à rembourser est inédit de mémoire de banquier et il faut lui reconnaître cette honnêteté », a confié à Econews un agent de la Rawbank sous couvert d’anonymat.
Malgré cela, un rapport controversé attribué à Filimbi et des spéculations liées à des tensions internes entre le PCA et le DG de FRIVAO ont contribué à brouiller les perceptions du public. Pourtant, une lettre officielle de FRIVAO consultée par notre rédaction reconnaît explicitement que l’erreur est d’origine interne et félicite DIVO pour la qualité exceptionnelle du film livré.
Face à la polémique, l’avocat de DIVO a publié un communiqué le 27 juin 2025 pour rappeler que sa cliente « ne peut être tenue responsable des dysfonctionnements internes à FRIVAO » et que son rôle était clair : « produire un film qui donnait la parole aux victimes de cette guerre de 6 jours et qui parlerait au monde ».
Deo Kasongo, fondateur de DIVO, reste au centre de l’attention. Présenté comme discret mais rigoureux, il est reconnu par plusieurs observateurs pour son engagement constant en faveur de la mémoire collective. « Le fondateur de Divo, Deo Kasongo est une personne discrète mais dont la créativité, le sérieux et le professionnalisme depuis 2002 (…) ne peut être mis en doute par personne », a-t-on confié.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que DIVO agit avec une telle intégrité : un ancien cadre de Celtel (aujourd’hui Airtel) se souvient d’un autre remboursement volontaire de 33.000 USD en 2014. « Il avait refusé de toucher l’argent après avoir appris qu’il s’agissait d’un double paiement », raconte-t-il.
Le documentaire lui-même revêt une importance capitale. Il retrace les affrontements meurtriers de juin 2000 entre les armées ougandaise et rwandaise à Kisangani, une tragédie souvent occultée. FRIVAO encourage désormais DIVO à assurer la plus large diffusion de ce film pour que « la vérité de la guerre de 6 jours soit connue et que la voix des victimes soit entendue dans le monde ».
En dépit des polémiques, DIVO entend maintenir le cap. « Nous restons concentrés sur notre mission : raconter avec rigueur et dignité l’histoire de notre pays », assure un collaborateur de l’entreprise. Dans un paysage audiovisuel congolais en mutation, cette démarche pourrait bien redéfinir les standards de rigueur et d’éthique dans le secteur.
CB
