Le gouvernement congolais tourne une page importante dans la gestion des affaires religieuses. Le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, a officiellement supprimé, ce 21 octobre 2025, l’exigence de détenir un permis de culte pour les organisations religieuses opérant en République démocratique du Congo.
Cette décision s’appuie sur l’article 22 de la Constitution congolaise qui garantit à chaque citoyen la liberté de religion et de culte. Le ministre affirme que cette exigence administrative ne repose sur aucune base légale, et qu’elle constitue une entrave injustifiée aux droits fondamentaux.
Selon Guillaume Ngefa, le permis de culte devient caduc car il n’est pas conforme au cadre juridique actuel. Il s’agit de rétablir la légalité et de protéger la liberté de croyance de tous les Congolais.
Cette mesure abolit une pratique introduite sous le mandat de son prédécesseur, Constant Mutamba, qui avait imposé le permis de culte comme document obligatoire pour légaliser les activités des églises, temples ou mosquées. Une politique qui avait suscité de nombreuses critiques, notamment en raison des lenteurs administratives et des suspicions de corruption dans le processus de délivrance.
Une réforme en profondeur de la gestion religieuse
La suppression du permis de culte intervient dans un contexte de réformes plus larges entreprises par le ministère de la Justice. Récemment, Guillaume Ngefa avait suspendu temporairement la délivrance de plusieurs documents administratifs — dont les certificats de nationalité et les actes de reconnaissance de la personnalité juridique — dans le but de restructurer et de sécuriser le système.
Désormais, si la délivrance de ces autres documents reprend, celle du permis de culte est définitivement abandonnée.
Pourquoi ce changement est crucial ?
Le permis de culte était destiné à encadrer la reconnaissance légale des confessions religieuses, particulièrement face à la multiplication des églises non enregistrées. Cependant, dans les faits, ce dispositif a été perçu comme un outil de contrôle excessif, voire comme un levier de pressions politiques ou financières sur les responsables religieux.
Sa suppression vise donc à alléger les contraintes bureaucratiques, mais surtout à protéger un droit fondamental : celui de croire, de pratiquer et de réunir des fidèles sans condition administrative injustifiée.
Le ministre de la Justice a par ailleurs réitéré son engagement à poursuivre des réformes pour garantir une administration plus transparente, respectueuse des lois et des libertés publiques.
Nathan Mbuyi
