Au moins 300 personnes ont été tuées et des milliers d’autres forcées à se déplacer à cause des violents affrontements entre Téké et Yaka, dans le Sud-Ouest de la RDC.
Cette situation préoccupe au plus point le speaker de la chambre basse du parlement, Christophe Mboso qui alerte « la situation sécuritaire à Kwamouth, territoire situé dans la province de Maï-Ndombe est grave. »
Le territoire de Kwamouth, enregistre des violents affrontements entre les communautés Téké et Yaka depuis le début du deuxième semestre 2022.
Des personnes armées se réclamant membres de ces tribus s’attaquent mutuellement à cause d’un conflit foncier de longue date.
A la plénière de jeudi, le président de l’Assemblée nationale a indiqué que cette crise sécuritaire a déjà atteint la partie Est de la capitale, Kinshasa. « La situation est grave, et c’est près de la ville de Kinshasa. Nous n’avons plus le contrôle du fleuve. Des jeunes marins ont été assassinés, tous ont péri. Et c’est à Kinshasa/Maluku », dit-il avec regret.
L’Archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo et le président de la République du Congo Denis Sassou N’guesso, ont passée en revue sur cette situation de l’insécurité à Kwamouth, qui selon eux, a un impact direct.
Au regard de la gravité, Christophe Mboso appelle les institutions compétentes à prendre leur courage pour mettre fin à « ce banditisme », en procédant aux arrestations des auteurs et leurs complices.
« Quand on procédera à ces arrestations parce que je le dis ici, on criera que Mboso est complice. Tous vivons ici et avons la même population aux Plateaux, à Kwamouth, Maï-Ndombe, au Kwango, Masisi, Rutshuru… Après on va crier partout, c’est Mboso qui a dit qu’il faut citer des noms », déclare-t-il.
« Qui ne les connait ? », s’interroge-t-il avant de souligner que « certains mangent avec nous. Après avoir trempé dans ces opérations louches, on vient ensuite acheter des maisons à Kinshasa. »
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté le gouvernement à traiter de toute urgence les litiges de longue date liés au pouvoir coutumier et aux droits fonciers afin d’éviter la récurrence de telles violences.
L’organisation de la société civile a fait remarquer que le gouvernement n’a pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre, et n’a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50 000 personnes déplacées par les violences.
Nicolas Kayembe