Devant des lignes éditoriales orientées et une peur bleue sur les éventuelles retombées des différents traitements des informations, les journalistes congolais en exercice se réfugient pour la plupart dans l’autocensure.
La liberté du journaliste congolais d’aujourd’hui dépend aussi souvent de lui-même. D’où il est clair que la personne d’un journaliste dans ce processus joue un rôle crucial.
En RDC, ce 3 mai, le ministère de la communication et médias ensemble avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) ainsi que les différentes organisations professionnelles des médias notamment l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) ont organisé une manifestation autour du thème : « la liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en RDC, nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique ».
S’exprimant à l’occasion de ladite journée, le président congolais, Félix Tshisekedi estime que la nouvelle loi sur la liberté de la presse vient de poser le retour aux fondamentaux dans la pratique professionnelle et permet de s’adapter aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Cependant, étant nous-même, un des fruits de cette société, ayant parcouru toutes les étapes du journalisme de la traduction français-langue locale, en collaboration simple dans une rédaction radio-télé et presse écrite; jusqu’à la corporation des journalistes congolais; ayant dans le cadre du métier palper du doigt les réalités du journaliste congolais de tous les coins et recoins du pays; on présente le journaliste congolais vis-à-vis de ses sources d’informations comme « un homme ou une femme au travail multiple, il est très occupé et moins payé; pour ne pas dire non ou mal payé ».
Il est bien formé selon les cas, sur le tas comme issu des écoles du journalisme. Mais le terrain du Congo est un véritable centre de formation par excellence. Par ailleurs, malgré toutes ses connaissances du métier, le journaliste congolais est celui qui applique mal les rouages de son travail, il est excellent dans la théorie et loin de l’excellence dans la pratique.
Il est engouffré entre plusieurs soucis, sa sécurité le préoccupe tellement que ses pensées sont concentrées sur ceci matin, midi et soir; et il est spécialiste des faits directs, une astuce développée pour détourner la vigilance de ceux qui le recherchent la nuit ou le jour.
La survie de sa famille et de lui-même passent avant tout et même au prix du sacrifice du marchandage de sa déontologie et son éthique. Il travaille dans des conditions difficiles qu’il en fait son excuse habituelle face à ses manquements professionnels… Bref, le journaliste congolais est quelqu’un exerçant dans un monde à part.
En RDC, la nouvelle loi marque le premier pas vers la salubrité médiatique tel que recommandée par le président Tshisekedi, mais la survie du journaliste congolais doit également être rassurée.
Nicolas Kayembe