Quinze ans après sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe qui, en 2009, avait contesté la décision de l’administration Kabila autorisant l’entrée de l’armée rwandaise au Nord-Kivu sans en informer les élus nationaux, est sur le point de reprendre le marteau. Il a été investi candidat à ce poste par la majorité parlementaire, ce mardi 23 avril.
En RDC, c’est pour la première fois que la majorité au Parlement, a choisi de désigner son candidat via une primaire. Les Unionistes ont jeté leur dévolu sur l’ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi. Le leader de l’UNC est arrivé largement en tête (183) devant l’actuel président du bureau provisoire de cette institution, Christophe Mboso (113 voix) et de l’ancien président du Sénat, Bahati Lukwebo (69 voix). 7 bulletins ont été déclarés nuls.
S’exprimant après cette entrevue, l’ancien président de l’Assemblée a insisté sur l’importance de l’image de marque de l’institution, de la séparation des pouvoirs et du contrôle parlementaire. “Nous allons faire en sorte que la séparation des pouvoirs soit une réalité; nous allons pousser le gouvernement à remplir ses assignations à travers un contrôle parlementaire ; nous ferons en sorte que les cris de détresse des populations particulièrement sur l’agression soient relayés dans les débats parlementaires et nous ferons en sorte que les réformes soient élaborées et adoptées”, a-t-il promis.
Le président de l’UNC a tenu à montré clairement que son choix au poste du président de l’assemblée générale était le choix qu’avait fait le président de la République Félix Tshisekedi il y a deux mois. “Je n’avais jamais demandé d’être candidat président de l’assemblée nationale. J’étais en réalité le choix du président de la République depuis plus de deux mois , les autres sont venus exprimer leurs désidératas”, souligne Mwalimu après son élection aux primaires.
Vital Kamerhe est donc investi candidat de la famille politique de Tshisekedi à la présidence du bureau définitif de la Chambre basse du parlement, un poste qu’il a déjà occupé entre 2006 et 2009. Sans nul doute, il y sera confirmé lors des élections qui seront organisées dans les prochains jours.
Conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le président assure une mission générale de direction et de représentation de l’institution. A ce titre, il accomplit notamment les tâches de veiller au bon fonctionnement de l’Assemblée nationale et en rendre régulièrement compte à la plénière ; assurer la coordination des activités ; maintenir la discipline au sein de l’Assemblée nationale ; assurer la police des séances ; garantir la liberté d’expression des députés ; convoquer les députés aux séances et présider les séances plénières.
D’une simple caisse de résonance de l’exécutif au véritable temple de la démocratie. Kamerhe veut redorer l’image de l’institution qui, au regard de l’article 100 de la Constitution, a la mission de contrôler le gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et les services publics.
Nicolas Kayembe