Le Ministère public près le conseil d’État, gardien des mœurs républicaines, a révélé les irrégularités choquantes des élections du Gouverneur du 29 avril dernier au Kongo Central, remettant en cause la légitimité des résultats.
L’organe de la loi a souligné que les votants invoquant l’article 58 de la loi électorale n’étaient pas réellement dans l’incapacité de voter seuls, mettant en péril le secret du vote, pierre angulaire de toute élection libre et démocratique.
Initialement prévue pour le 15 mai, la proclamation des résultats finaux a été reportée sine die. La Cour d’appel du Kongo Central a retardé sa décision en attendant le jugement de la requête du gouverneur sortant, Guy Bandu Ndungidi, devant le conseil d’État, suite à des contestations émanant du regroupement politique Action des Alliées et Union pour la Nation congolaise (AA/UNC).
Des vidéos ont mis en lumière des fraudes électorales flagrantes lors de ce scrutin, remettant en question l’intégrité du processus électoral. Des pressions politiques ont tenté d’influencer le ministère public, mais celui-ci a maintenu sa position en faveur de l’annulation des élections pour fraude.
Deux principaux motifs ont été retenus pour justifier l’annulation du scrutin : l’assistance non justifiée à des électeurs n’étant pas dans l’incapacité de voter, et la participation illégitime d’un député national au vote provincial, impactant les résultats de manière significative.
Les deux motifs sont : les irrégularités, reconnues par le premier juge consistant à assister 5 électeurs ne se trouvant pas dans l’impossibilité de voter, ont une influence déterminante sur les résultats. En effet, si l’on annulait les 5 voix, le candidat Bilolo ne serait plus élu au premier tour, car ne pouvant obtenir la majorité absolue ; le second motif est que Édouard Samba Nsitu ne pouvait pas voter, car il a avait déjà renoncé à son siège de député provincial pour avoir opté pour le siège de député national. La Constitution interdit cela.
Face à ces anomalies, la justice a réagi de manière indépendante et impartiale, confirmant la nécessité de restaurer la légitimité démocratique en organisant un nouveau scrutin pour le gouverneur et le vice-gouverneur de la province du Kongo Central.
Les députés provinciaux ont dénoncé des pressions exercées lors du vote initial, soulignant l’importance de préserver l’intégrité des processus électoraux pour renforcer la confiance du public envers les institutions démocratiques.
Le conseil d’État devra trancher en faveur du respect de la loi et de la transparence, appelant à la tenue d’un nouveau scrutin pour rétablir l’ordre démocratique au Kongo Central et assurer la légitimité des représentants élus par le peuple.
Dany Musangu