Initiée par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, les discussions sur l’investiture du gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka ont pris fin avec l’engagement des députés nationaux de l’Union sacrée. Les rencontres ont réuni les différents regroupements politiques membres de l’Union sacrée comptant au moins 10 députés nationaux.
Le choix du seuil de 10 députés nationaux pour obtenir un ministère a été expliqué par Vital Kamerhe, soulignant l’importance de privilégier l’intérêt du peuple avant toute considération partisane. “Nous avons commencé depuis hier des rencontres avec les différents regroupements politiques membres de l’Union sacrée de la nation qui comptent à partir de 10 députés nationaux ou plus. Pourquoi 10 députés nationaux ou plus ? Parce que pour obtenir un ministère, il fallait avoir 10 députés nationaux. On pouvait descendre plus bas pour le cas des vice-ministres, mais nous avons décidé que, puisque les vice-ministres sont déjà issus de ceux qui ont plus de 10 députés nationaux, nous nous sommes limités à ce seuil”, explique-t-il.
Malgré des mécontentements et des tensions lors de la formation du gouvernement, les députés se sont engagés à travailler pour le bien du pays. “Nous clôturons cette étape dans la joie parce que tous les députés nationaux ont parlé, même s’ils n’étaient pas contents, même s’ils étaient fâchés de la manière dont la formation du gouvernement a été faite. Ils ont dit «Privilégions d’abord l’intérêt du peuple». Nous ne pouvons pas bloquer notre pays qui est déjà en difficulté”, fait-il savoir.
Vital Kamerhe a rappelé son engagement à restaurer la dignité du député national en veillant à ce que leur action soit au service du peuple. “Je l’avais déjà dit dans mon discours d’installation comme président de l’Assemblée nationale, j’avais dit aux députés nationaux «Nous allons tout faire pour recouvrer la dignité de député national», c’est-à-dire que le peuple se réjouisse de voir que ses députés nationaux ne se battent pas pour eux-mêmes mais pour le peuple en surveillant le programme que Madame Judith Suminwa, notre Première ministre, va nous apporter”, rappelle VK.
Il a souligné la nécessité pour les membres du gouvernement de fournir des résultats concrets, sous peine de sanctions de la part de l’Assemblée nationale. L’implication de l’Assemblée nationale dans le suivi des actions du gouvernement Suminwa a été annoncée, avec la promesse de surveiller de près chaque secteur. “Nous allons suivre ce programme de près, secteur par secteur, que personne ne vienne m’interdire. Celui qui ne fera pas son travail, nous nous sommes déjà convenus avec le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sera révoqué”, avertit le speaker de la chambre basse.
Les députés veilleront à ce que les problèmes locaux soient pris en compte dans le programme gouvernemental, dans un souci de construire un pays plus juste et prospère. “Cette fois-ci, c’est un contrat-programme axé sur les résultats. Nous attendons des résultats du gouvernement, donc Première ministre, Vice- premiers ministres, ministres, vice-ministres, soyez calmes, les députés sont d’accord pour l’investiture mais pas comme une lettre à la poste. Ils seront regardants sur le programme du gouvernement qui viendra pour voir dans les 145 territoires ce qui n’a pas été fait afın de corriger. Les députés vont suivre de près tel ou tel problème de leur fief ou d’autres, pour voir si c’est pris en compte dans le programme du gouvernement. C’est ça, construire un pays”, souligne Kamerhe.
Cette collaboration entre l’Assemblée nationale et le gouvernement revêt un caractère contractuel axé sur les résultats. Les députés se montrent déterminés à exercer leur rôle de contrôle et à garantir la reddition de comptes des membres du gouvernement, conformément aux attentes du peuple congolais.
Nicolas Kayembe