Rubrique :

L’ancien président angolais José Eduardo dos Santos est mort

L’ancien président angolais José Eduardo dos Santos est mort
José Eduardo dos Santos, né le 28 août 1942 à Sambizanga, était un homme politique angolais. Il est décédé le 13 mai 2022, à l’âge de 79 ans.
La disparition inattendue du président angolais a déclenché une importante vague d’émotion en Angola et dans le reste du monde.

Né le 28 août 1942 à Luanda, José Eduardo Dos Santos rejoint, en 1961, depuis Brazzaville (Congo) où il s’est exilé, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) qui lutte pour l’indépendance de cette colonie portugaise. Deux ans plus tard, il est choisi par le MPLA pour faire des études à Moscou, où il reçoit une formation d’ingénieur spécialisé dans le domaine de l’industrie du pétrole, un secteur clé de l’économie angolaise.
À son retour en Angola en 1970, Dos Santos sert dans les rangs des combattants sur le second front ouvert par le MPLA dans la région pétrolière de Cabinda. Représentant du mouvement lors des rencontres internationales, il est élu au comité exécutif du bureau politique du MPLA Après l’accession à l’indépendance le 11 novembre 1975, plusieurs groupes se disputent le contrôle du pays, parmi lesquels l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA) de Jonas Savimbi. Le MPLA s’arroge finalement le pouvoir, établissant un régime de parti unique, qu’il tente de faire reconnaître par les pays hors du bloc soviétique, tandis que l’UNITA poursuit ses opérations de guérilla, soutenue par l’Afrique du Sud et les États-Unis. À la fin des années 1970, Dos Santos occupe plusieurs ministères.
Dos Santos accède au pouvoir en septembre 1979, à la mort du président Agostinho Neto (MPLA). Faisant preuve de souplesse et de pragmatisme, il tente d’améliorer les relations de son pays avec l’Occident, notamment avec les États-Unis, qui ne reconnaissent toujours pas le gouvernement du MPLA Au début des années 1990, il abandonne la doctrine marxiste-léniniste et ordonne le retrait d’Angola des troupes cubaines qui y étaient stationnées depuis la fin des années 1970. Cette évolution ne modifie pourtant pas la position de l’UNITA qui intensifie ses attaques. Sous la pression internationale, Dos Santos signe, le 31 mai 1991, un accord de paix avec Savimbi et accepte d’organiser des élections libres et pluralistes. Mais son succès en 1992 conduit l’UNITA à reprendre les armes. Un nouvel accord de paix, signé à Lusaka (Zambie) en novembre 1994, qui prévoit un partage du pouvoir, permet la constitution d’un gouvernement d’unité et de réconciliation nationale. Toutefois, la reprise de la lutte armée et l’extension des combats à l’ensemble du pays poussent Dos Santos à prendre, à partir du 29 janvier 1999, les pleins pouvoirs. En février 2002, Jonas Savimbi est tué au combat. Un ultime accord de paix, signé le 4 avril 2002, ramène le calme dans le pays après vingt-sept années de conflit.
Le président Dos Santos, profitant de la manne pétrolière et de l’arrivée des investissements étrangers, règne en maître sur la scène politique, face à une UNITA affaiblie par la mort de son leader. Les tensions politiques persistent (intimidations, violences et assassinats des opposants) et les élections sont constamment reportées. En septembre 2008, le parti du président remporte, avec plus de 80 p. 100 des voix, les élections législatives, les premières organisées depuis 1992. Mais l’élection présidentielle est à nouveau reportée. Une nouvelle Constitution, adoptée en 2010, met fin au suffrage universel direct : elle établit que le chef de l’État sera le leader du parti vainqueur aux élections. Une limite de deux mandats de cinq ans est instaurée ; mais, sans effet rétroactif, elle permet au président Dos Santos de rester encore dix ans au pouvoir. Ainsi, lorsque le MPLA remporte les élections législatives en août 2012, le président Dos Santos est automatiquement confirmé à son poste à la tête de l’État. Cependant, en février 2017, il annonce qu’il ne briguera pas de nouveau mandat. À l’issue des élections générales d’août 2017, le candidat du MPLA João Lourenço, ex-ministre de la Défense, remplace José Eduardo dos Santos à la tête de l’État, celui-ci conservant toutefois la direction du parti jusqu’au congrès du MPLA en septembre 2018.

dans la même rubrique

Yoweri Museveni sanctionné par Joe Biden(Tribune de Yamaina Mandala)

Après John Kennedy, Joe Biden est le second président américain chrétien catholique. Mais, l’on a la nette impression qu’en...

Algérie : ouverture des travaux de la 20ème réunion ministérielle Afrique-Scandinavie

Les travaux de la 20ème session de la réunion ministérielle des pays africains-pays nordiques, ont débuté mardi à Alger,...

Israël : Joe Biden attendu mercredi pour apporter son soutien à Tel-Aviv

Le président américain Joe Biden est attendu ce mercredi en Israël pour apporter son soutien à Tel-Aviv, après les...

Point de vue: Des jeunes officiers militaires font bouger l’Afrique

Trois jeunes officiers militaires ont successivement pris le pouvoir au Mali, en Guinée, et au Burkina Faso. A eux est...

Ousmane Sonko: l’espoir de la jeunesse du Sénégal

De plus en plus, le Sénégal, pays de la Teranga, s’achemine vers un avenir qui pourrait être fait de...

Hiba Abouk, ex-femme d’Hakimi brise le silence et révèle une vérité

Il y a quelques jours, une rumeur a circulé selon laquelle Achraf Hakimi aurait tout fait pour empêcher son...

Guerre des ambitions illimitées contre l’orgueil illimité (Tribune de MUSENE SANTINI BE-LASAYON)

La guerre pour l’hégémonie géopolitique mondiale, qui se déroule en Ukraine depuis le 24 février 2022, n’est nullement une...

Transition au Tchad : Les chefs d’États et de gouvernement membres de la CEEAC réfléchissent...

Transition au Tchad : Les chefs d'États et de gouvernement membres de la CEEAC réfléchissent à Kinshasa Le Président en...