Ces dernières années, certains acteurs politiques originaires du Grand Equateur se font passer, toute honte bue, pour les grands leaders de cette partie du pays.
Habitués à se mouvoir allègrement d’un bord à l’autre du paysage politique congolais, ils ont fini par amasser des richesses qui leur font tourner la tête, au point qu’ils n’hésitent point à tromper les populations dépourvues des moyens élémentaires de vie, en leur faisant croire qu’ils travaillent pour elles à Kinshasa. Alors qu’en réalité, ils se battent plutôt pour eux-mêmes, les membres de leurs familles, des amis et leurs copines.
Il suffit de voir la composition de leurs cabinets ministériels pour s’en rendre compte. Ces acteurs politiques-là ne peuvent en rien du tout prétendre être les leaders du Grand Equateur.
Puisqu’ils ont accumulé beaucoup de biens matériels, il est normal que de temps en temps, ils distribuent des victuailles dans l’une ou l’autre province de l’Equateur, qu’ils financent les travaux de réhabilitation des routes fortement délabrées, ou la construction des ouvrages d’intérêt commun.
Cependant, cela ne suffit pas pour qu’ils revendiquent la primauté sur les autres acteurs politiques.
L’honnêteté intellectuelle recommande que l’on reconnaisse que depuis la disparition du maréchal Mobutu, la seule personnalité politique qui fait l’unanimité des populations du Grand Equateur n’est autre que Jean-Pierre Bemba Gombo. Originaire de la province du Sud-Ubangi, le fondateur du Mouvement de libération du Congo –MLC-, avait fait don de sa vie pour libérer les Equatoriens de la dictature rampante de celui qui se disait « libérateur », alors qu’il faisait entrer chez nous des puissances régionales venues détruire l’homme zaïrois. Il n’avait pas du tout supporté que cet homme-là, animé d’un esprit de vengeance contre les « frères et sœurs », de Mobutu, décide de transformer les forêts en de vastes champs de café.
C’est ainsi qu’à la tête de son mouvement politico-militaire, celui qui deviendra plus tard vice-président de la République chargé de l’Économie durant la période de transition, va mener une guerre impitoyable contre la soldatesque de Kinshasa appuyée par des pays africains manipulés par des puissances qui tiennent toujours à faire main basse sur les richesses de notre pays.
Ceux qui ont eu la possibilité de lire son ouvrage « Le choix de la liberté » paru aux éditions Vénus, auront déjà compris les raisons qui avaient poussé le fils de papa Jeannot Bemba de pieuse mémoire, à prendre les armes contre le pouvoir établi à Kinshasa par le conglomérat d’aventuriers.
Pendant ce temps, ceux qui crient aujourd’hui étaient soit du côté des oppresseurs venus de l’Est, soit avaient pris le chemin de l’exil. Bemba sera même trahi par certains des siens, incarcéré à la CPI pendant près de dix ans pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, avant d’être acquitté en 2018.
Surnommé le Chairman, le président national du MLC n’a jamais travaillé qu’avec les frères et sœurs de tribu. Au contraire, l’on retrouve autour de lui, les ressortissants de toutes les provinces du Congo.
En clair, ce n’est pas un tribaliste, à l’instar de ceux qui trompent aujourd’hui les Equatoriens.
C’est son patriotisme, son sens élevé de sacrifice qui avait séduit les Congolais qui, en 2006, l’avaient massivement élu pour diriger notre pays. N’eût été la politique néocoloniale des Occidentaux, Jean-Pierre Bemba aurait mis en œuvre sa vision du Congo.
Quel est, aujourd’hui, ce prétendu « leader » du Grand Equateur qui peut réaliser pareil exploit? Personne. De même; si l’histoire se répétait, quel est ce ministre ou opérateur économique qui peut accepter de sacrifier sa vie pour les Equatoriens? Personne. Ils vont aller humer l’air frais d’autres cieux plutôt que de vouloir mourir pour ces populations.
Que l’on cesse donc de nous rabattre les oreilles avec des prétentions qui n’ont aucun fondement. Pour beaucoup d’entre nous, le seul Grand Leader du Grand Equateur est et restera, jusqu’à preuve du contraire, Jean-Pierre Bemba Gombo. Ceux qui, puisque devenus trop riches –et de quelle manière- instrumentalisent les médias pour les présenter comme des leaders, ne font qu’amuser la galerie.
Yamaina Mandala