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Matata Ponyo, lave-toi à la justice pour ta crédibilité

Afin de renforcer sa crédibilité en tant que candidat, Matata Ponyo doit inciter la justice à élucider l’affaire Bukanga Lonzo qui le touche de près. Il doit être irréprochable, tel la femme de César, et ne laisser planer aucun doute sur son intégrité.

L’attitude très lâche de l’ancien Premier ministre durant le régime de Kabila choque la population congolaise. Accusé de détournement de plus de 200 millions de dollars américains par l’Inspection générale des finances (IGF), le sénateur ne reconnaît toujours pas ses torts.

Il y a deux ans, Matata Ponyo déclarait rentrer dans son pays pour répondre aux accusations portées contre lui devant la justice. Aujourd’hui, en tant que candidat à l’élection présidentielle de 2023, il dénonce un acharnement politique et prétend qu’il est non-justiciable en vertu de la Constitution. Selon lui, il ne peut être jugé que durant l’exercice de ses fonctions de Premier ministre et ne peut donc être poursuivi actuellement.

En d’autres termes, la Constitution autorisait le Premier ministre à commettre tous les crimes possibles desquels il ne pouvait répondre devant le juge que lorsqu’il était en fonction, et non pas après avoir cessé d’exercer.

Les hérésies juridiques ainsi avancées, liées à la peur bleue de la vérité, de la justice, s’avèrent être la meilleure preuve de la culpabilité de Matata Ponyo, en ce que les dispositions constitutionnelles ci-après sont claires comme de l’eau de roche :

L’article 163 stipule que la Cour constitutionnelle est la juridiction pénale du chef de l’État et du Premier ministre dans les cas et conditions prévus par la Constitution. Et l’article 164, de son côté, stipule que la Cour constitutionnelle est le juge pénal du Président de la République et du Premier ministre pour des infractions politiques… ainsi que… pour les autres infractions de droit commun commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Elle est également compétente pour juger leurs co-auteurs et complices.

Il en est de même du décret 18/039 du 24 novembre 2018 définissant les droits et devoirs des anciens Premiers ministres, qui ne traite pas de leur régime répressif du fait que leurs privilèges et immunités relèvent du domaine de la loi.

Partant du principe selon lequel «le juge pénal, juge les personnes qui ont commis des faits» (Luzolo Bambi Lessa), la Cour de cassation vient enfin d’estimer devoir traduire l’ancien Premier ministre Matata Ponyo à la Cour constitutionnelle.

Les carottes sont ainsi cuites pour Matata Ponyo qui ne nie pas les faits lui reprochés, mais qui s’accroche à la mise en œuvre très politisée des immunités pour contourner son juge naturel pourtant bien défini par la Constitution.

L’homme du Maniema a réussi à résister pendant trois ans de complaisance judiciaire, au point d’oublier que l’immunité demeure une cause d’irresponsabilité pénale à la tête du client, de l’auteur des crimes, des faits répréhensibles, qui empêche parfois les poursuites judiciaires mais sans pour autant supprimer l’infraction. Ce qui le laisse punissable, lui ainsi que ses complices ou coauteurs, la porte au procès n’ayant jamais été fermée.

En tout état de cause, il est très choquant qu’une personne, Premier ministre soit-elle, accusée de “détournement”, de “frappe”, de “hold-up”, de “pillage” d’un tel montant de son “propre pays en guerre”, totalement asphyxié, où la population croupit dans une misère noire, se retrouve en liberté, se moquant du pauvre Peuple congolais sur les médias étrangers, mais aussi visiblement protégé contre toute poursuite judiciaire sous prétexte que la Loi n’a pas prévu de juge pour lui !

Matata Ponyo qui, depuis plus de dix ans, fournit tous ses efforts pour soustraire à la justice, demeurera le plus grand criminel financier et économique de l’histoire, mais il n’échappera ni à la justice de nos aïeux ni à la justice du Très-Haut.

L’actuel opppsant devait se taire et demander pardon aux Congolais plutôt que d’afficher une arrogance suicidaire. Il doit des explications à cette population sur ce projet qui a fait perdre à la RDC de plus de 200 millions de dollars américains.

Nicolas Kayembe

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