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Droits humains : plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort en RDC

Un plaidoyer a été mené, mardi à Kinshasa, par les membres d’un Réseau d’associations militant pour l’abolition de la peine de mort en République démocratique du Congo, lors d’une journée d’échanges en marge de la 21ème journée mondiale consacrée à cette problématique.

« Nous avons démontré, en marge de cette journée, que le processus de la plaidoirie pour l’abolition de la peine de mort dans notre pays continue. Depuis 2003, les moratoires de fait ont échoué, et cela n’est pas une sécurité. Voilà pourquoi nous continuons de plaider pour qu’il y ait une loi qui consacre cette abolition », a déclaré le secrétaire exécutif du Réseau des associations de défense des droits de l’homme et Militants abolitionnistes de la peine de mort (RADHOMA), Baudouin Kipaka, lors de cette journée d’échanges.

« Il y a plusieurs formes pour le faire, en passant par la Cour constitutionnelle ou le Parlement, et aujourd’hui les deux régimes qui sont en cours sont en train de commuer cette peine en d’autres peines. Ceci démontre la volonté d’aller jusqu’au bout, puisque nous avons pris des engagements sur le plan international à respecter le droit de la Vie, et que les articles 16 et 61 de notre Constitution prônent la vie », a-t-il ajouté.

Selon Baudouin Kipaka, la peine de mort, en tant que sanction, relève de l’irréversibilité de la torture et n’est pas assez efficace pour prévenir la criminalité.

« Cette peine est irréversible, car la justice n’est pas à l’abri d’erreurs judiciaires et, dans tous les pays qui l’appliquent, des innocents sont exécutés », a-t-il expliqué, avant de signifier qu’il n’a jamais été démontré que la peine de mort ait un effet plus dissuasif que les autres sanctions pénales. M. Kipaka, qui est également juge, a indiqué en outre que la punition de mort n’accorde pas de justice aux familles des victimes de meurtre, étant donné que les effets d’un meurtre ne peuvent pas être effacés par un autre.

Une telle sanction crée plutôt de nouvelles victimes indirectes et en chaîne, notamment les proches du condamné, a-t-il expliqué. Le RADHOMA est composé d’associations de la société civile, d’acteurs sociaux indépendants et d’acteurs étatiques engagés dans la lutte en faveur de l’abolition de la peine capitale.

Ce châtiment a été aboli par 3/4 des pays dans le monde, grâce aux actions de plaidoyer menées par les abolitionnistes. A l’heure actuelle, 118 pays sur les 193 membres des Nations Unies ont abouti à l’abolition de la peine de mort.

Avec ACP

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