A moins de nous tromper, ni la constitution, ni le règlement intérieur ne confèrent au président du bureau provisoire, le droit de décider comme il veut, de la date de la tenue des scrutins pour désigner ceux qui vont siéger au bureau définitif.
Curieusement, c’est le silence total au sein du présidium de la plateforme qui accompagne le président de la République dans son mandat à la tête du pays. Personne n’ose rappeler à l’ordre Christophe Mboso qui remue ciel et terre pour être désigné à un poste de responsabilités dans une quelconque institution du pays. Il n’a pas du tout digéré sa défaite face au sémillant président de l’UNC dont tout le monde- pas seulement les élus de la nation- souhaitaient son retour au perchoir de l’Assemblée nationale.
Il faudrait donner de l’air frais à cette institution afin de lui permettre de reprendre ses lettres de noblesse, et de laver tout le ridicule dont elle a été couverte au cours des cinq ans du premier quinquennat du chef de l’Etat.
Et puisque personne ne parle, ou ne s’oppose à la décision du président du bureau provisoire, l’on ne connaîtra les membres du bureau définitif que lorsque l’octogénaire aura trouvé du travail quelque part, qu’il sera assuré de ne jamais quitter les allées du pouvoir.
Pendant ce temps, la RDC se trouve face à deux Premiers ministres, le sortant continuant de poser des actes comme s’il était encore en fonction, et la nouvelle Cheffe du gouvernement se demandant jusqu’à quand se poursuivrait cette transition.
Pendant ce temps, les ministres sortants qui ont été élus ici et là, députés provinciaux, députés nationaux, et sénateurs, gèrent leurs portefeuilles comme bon leur semble, ne craignant même pas le scandale du genre de celui des forages qui n’a pas encore cessé de faire couler encre et salive.
Pendant ce temps, le pays est confronté à une guerre que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda mènent sur le sol congolais, et qui s’obstinent à garder le contrôle des territoires qu’ils occupent.
Pourtant, même si les nouveaux ministres sont nommés, ils ne pourraient commencer à travailler que si la nouvelle Première ministre décline son programme d’action devant les élus nationaux pour son approbation, et si les membres de son gouvernement sont acceptés.
Comment peut-on permettre qu’un octogénaire, pour assouvir son insatiable besoin du pouvoir, prenne toute une assemblée nationale en otage ? Comment le laisse-t-on agir ainsi ? Drôle de situation que celle que nous vivons présentement!
Yamaina Mandala